lundi 13 juin 2011

Fouad Guessous : une passion au service de l'art du Melhoun


Le Melhoun est le vocable utilisé pour désigner la poésie arabe dialectale chantée en Afrique du Nord. On le retrouve aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.
Il comprend un corpus poétique important qui s'est développé au Maroc, à partir de Meknès.
El Hadj Houcine Toulali est l'un des interprètes les plus connus de ce genre musical. Il a porté les bons mots du Melhoun jusqu'en Europe et s'il avait pu, gageons que le Monde entier saurait ce qu'est le Melhoun.
Bien d'autres depuis se sont attelés à cette entreprise de sauvegarde du patrimoine et nous aimerions aujourd'hui nous attarder sur le travail exceptionnel d'un homme qui se dévoue corps et âme au Melhoun. Il est le premier à avoir traduit en français un recueil de Qaçaied intitulé «Le Melhoun dans la langue de Molière». Nous voulons bien évidemment parler de Fouad Guessous, écrivain et poète (car traduire de la poésie ne revient-il pas à être poète soi-même ?).
Né au début des années 40, Fouad Guessous a étudié le Droit et les Sciences politiques en France. Puis il s'est consacré à travailler dans le secteur bancaire.
Cet homme érudit, écrivain, journaliste à ses heures, s'est pris d'une passion dévorante pour le Melhoun, il y a un peu moins de dix ans. Il s'est attelé avec ferveur à la traduction d'une centaine de Qaçaied.
Son objectif est double : d'une part, faire connaître ce pan du patrimoine marocain aux Marocains d'expression française et aux Francophones du Monde entier ; d'autre part, en restituant les mots, il rend ainsi un hommage littéraire et culturel aux grands Maîtres (Poètes et interprètes).
Fouad Guessous ne s'est pas contenté de traduire. Voilà qu'à présent, il est le directeur d'une collection musicale dédiée entièrement au Melhoun. Là, Fouad Guessous nous met ses mots à la bouche. Il se fait l'oriflamme avec conviction et ardeur de la cause du Melhoun.
Souvenons-nous de son article «Pour que Meknès retrouve sa splendeur», où il parlait de rendre à la ville impériale un peu de son faste d'antan par l'ouverture d'un festival culturel, architectural, poétique etc …
Je l'ai rencontré cette année, au Salon international de l'édition et du livre de Casablanca. Mon ami Mohammed Errachek m'a présenté un homme affable, curieux de tout ce qui a trait au Melhoun. Il avait d'ailleurs dans les mains un ouvrage du Poète Mohammed Enmila, chantre du melhoun d'aujourd'hui.
J'ai été frappé par le regard qu'il porte, qu'il apporte grâce à sa maîtrise parfaite du français au service du melhoun.
Notre Melhoun avec un tel homme, a tout à y gagner.
Oui, nous avons là un homme sincère, authentique, au service des Belles Lettres.
Qu'il en soit ici chaleureusement remercié.
Said El Meftahi

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