mardi 14 juin 2011

MOHAMED RRACHEK et le melhoun renouvelé,

Le chercheur Mohamed RRachek est considéré comme un partisan du renouveau du Melhoun, tant de sa forme que de son contenu. Preuve en est que la grandeur de cet art, selon sa conviction, réside dans son renouvellement, depuis sa création et jusqu’à l’apparition de ses plus grands poètes. Notre chercheur poète affirme que, parfois ce renouveau a précédé certaines expériences poétiques arabes telle celle du dépassement du cadre des vers d’al-Khalîl par Badr Châkir al-Sayyâb et Nâzik al-Malâ’ika, venue bien après la révolution du poète de Melhoun Idrîs al-Marîni.
Le professeur Mohamed RRachek considère que ni les principales étapes du Melhoun ni leurs symboles n’ont été étudiés, discutés ou définis sous l’angle du concept de l’expérience comme cela s’est fait pour divers genres littéraires. C’est ainsi que nombre d’aspects de la création de grande valeur artistique sont méconnus ; et que l’on ne s’est jamais intéressé au Melhoun en tant que genre littéraire comportant de nombreuses improvisations que l’on ne trouve qu’au théâtre, surtout chez feu Mohamed al-Kaghât.
Tout comme notre poète chercheur insiste sur la nécessité d’une réflexion collective spécialisée sur la question de la métrique du Melhoun car il considère en effet que l’obéissance stricte à cette science, malgré son importance et les efforts fournis pour la répertorier et la classer (notamment de Mohamed al-Fasi, Abbas al-Jarrari, Ahmed Souhoum) reste un frein sur le chemin du développement de la poésie du Melhoun aussi bien que de celui de son chant, qui sont indissociables.
Dans cette optique, notre chercheur pense qu’il est impossible d’ignorer certaines propositions utiles dans le domaine de la recherche d’ une organisation métrique pour le Melhoun selon des critères scientifiques qui respecteraient ses particularités bien enracinées. Il pense que le projet du docteur Mohamed Miftah sur cette question constitue une base à laquelle on doit donner la priorité absolue et à partir de laquelle nous devons travailler sérieusement et collectivement.
Au niveau de l’écriture du Melhoun contemporain, il appelle de ses vœux un grand effort pour éviter la répétition aveugle mais au contraire pour investir toutes les composantes de la vie moderne, l’utilisation d’une langue solide, poétique tout en étant efficace dans la communication entre le créateur et le public comme cela était le cas dans le passé, afin de ne pas tomber dans le problème du « mur linguistique » et de composer pour son siècle comme l’ont fait les prédécesseurs. Il recommande au poète de s’éloigner du remplissage et du délayage, aussi bien que de composer des textes trop longs, sauf si cela est nécessaire, lorsqu’il compose sur le modèle des célèbres « dialogues ».
Mohamed RRACHEK est né à Meknès et a grandi dans la vieille ville. Sa mère a été élevée dans la famille qui gardait la zawiya aïssawiyya dans la demeure de feu Sayyid al-Mahjoub, ses oreilles ont donc été bercées par les magnifiques invocations de cette confrérie. Durant sa jeunesse, il a fait connaissance avec un groupe de poètes et chanteurs de Melhoun qui fréquentaient le magasin de son père, près de l’école Bouaïnaniyya, devant la grande mosquée de la célèbe coupole du souq. Feu le grand poète de Melhoun Hammoud ben Idris al-Soussi, auteur du célèbre poème « Sûl al-ahjâm » était un de ses plus proches amis.
La ville de Meknès a constitué la personnalité créative et artistique de Mohamed Rrachek ; et ceci par ses mawâsim, ses saints patrons et leurs mazârât, les Haddawa et les nombreuses autres formes musicales, les soirées de halqa, les différentes personnalités qui lui ont ouvert tous les chemins par leurs paroles enchanteresses, leurs chants, leurs rythmes , leurs invocations et prières de Sîdi Qaddûr al-Alami, ….et d’autres dont les voix résonnent encore aujourd’hui dans son âme, jusqu’aux instants que nous vivons où ces merveilles ont été remplacées par des braiements électroniques.
- Directeur du Centre de l’Unesco pour la rencontre des cultures ; - Cadre à la commission nationale marocaine pour l’éducation Unesco- Alesco – Esesco ; - Auteur de littérature publié dans la presse arabe depuis 1970 ; - Auteur d’articles et de recherches sur la femme, la dynamique des groupes et du travail associatif, plus des articles sur les civilisations, les facteurs de leur enrichissement mutuels, des échanges entres elles et leur rapport au développement ; - Diplômé honorifique dans le domaine de l’animation culturelle ; - Organisateur de nombreux ateliers au Maroc et à l’étranger ; - Co-auteur de l’ouvrage « Pour une bonne intercompréhension internationale », Imprimerie « La voix de Meknès », 1989 ; - Auteur d’un recueil de poésie dialectale, éditions al-Ahmadiyya, Casablanca, 1999 ; - Auteur de nombreuses chansons de Melhoun ; - Lauréat du concours national de poésie dialectale organisé par l’association al-Chaala pour l’éducation et la culture et la ville de Maysour, le 03 juillet 2004 ;
A paraître, de Mohamed RRACHEK :
* « Al-Melhoun marocain au service de la littérature et de l’art marocains », éditions de l’association Fas Sayes, 2001 ; * Premier tome du « Verger des contes », éditions Entreprise Tareq ibn Ziyad, Rabat ; * « Aux ailes brisées », recueil de poésie dialectale, publications de l’association al-Chaala pour l’ éducation et la culture, Casablanca ; * « L’Expérience dans la poésie du Melhoun » ;
Le plus important est que Mohamed RRACHEK, venant du zajal, est allé vers le monde du Melhoun et la recherche dans ce domaine, influencé par l’atmosphère empreinte de tradition de sa ville d’origine Meknès, comme nous l’avons vu. Son expérience dans le zajal selon moi, a traversé diverses étapes, avant d’être couronnée par un ensemble d’œuvres ; il est arrivé à un travail effectif avec les poèmes de Melhoun par de nouvelles dimensions thématiques, aussi bien que formelles. En ce qui concerne le fond, Mohamed RRACHEK a considérablement innové dans son poème « L’art déclinant » ou « Le Chuchotement d’un artiste » qui constitue la première expérience où il critique la chanson commerciale qui offense le bon goût et qui malgré cela rencontre un grand succès. Dans ce poème, le poète invite chaque être humain aujourd’hui à revenir à la source originelle et à un art élevé.
Personnellement, je l’ai connu au cours d’un festival que j’aime beaucoup : celui de Beni Ammar. J’ai fait la connaissance d’un homme de cœur, d’un poète profondemment cultivé, jaloux de la qualité de l’art universel et craignant pour lui. Nous avons grand besoin d’un tel homme qui œuvre maintenant à un ensemble de travaux dont j’ai pu consulter certains qui rencontreront, sans aucun doute, un grand succès.
Said El Meftahi.

Tassamouh ou la Tolérance.


La tolérance est la qualité première de l'être magnanime
Cette magnanimité se trouve dans toutes les religions
Nos opinions divergent ainsi que notre vision de la connaissance
Ces deux-là ne doivent pas nous empêcher de vivre ensemble
Notre origine humaine est Une
Nos religions nous séparent, nos traditions aussi
Laissez-nous vivre dans la paix sans la guerre
Pardonnons-nous et oublions le mal qui a été fait
Extirpons toute haine et oublions les jours mauvais
Demandons-nous pardon
Faisons travailler notre raison et laissons revenir la Foi en l'autre
Faisons en sorte que tous les peuples soient frères et nous connaîtrons alors quiétude, amour et paix
Enfouissons une bonne fois tout ce qui est mal
Oublions jusqu'aux jours des ténèbres
Et rions à l'avènement des nouveaux jours
L'Homme est constitué de son intelligence et de sa compréhension au monde
Ces deux qualités n'ont pas été attribuées au reste des vivants
Je souhaite que cette vérité règne et ne soit plus un rêve.
Sourions au Monde, sourions à toutes les Vies.


Paroles et musique de Saïd El Meftahi

lundi 13 juin 2011

Abdelmajid Fennich.

Aujourd’hui, j’ai choisi avec un plaisir ineffable, d’évoquer une personnalité de la culture arabe, parmi les nombreux artistes du Maroc, considéré comme l’un des plus grands intellectuels et artistes contemporains de son pays, et ce, depuis les années 80 et plus particulièrement dans les domaines du théâtre et du patrimoine artistique populaire, je veux parler de Abdelmajid Fennich.
Il vient d’une famille d’artistes et de savants, ce qui lui a permis d’apprendre dès l’enfance, les poèmes arabes, andalous et les chants soufis.
« Savoir est un viatique » disait Victor Hugo. L’on pourrait dire que c’est le credo d’un homme qui a dédié sa vie au Théâtre tout entier.
L’expérience en tant qu’écrivain et metteur en scène s’est aussi bien constituée par l’héritage familial que par des années de travail et de passion pour la musique, la poésie marocaine et arabe.
En 1983, il sort diplômé de l’Institut supérieur de l’Information et de la Communication.
En 1985, débuta la grande aventure théâtrale avec le Melhoun et une grande figure du XVIIème siècle, Cheikh Jilali M’tirde.
Abdelmajid Fennich représente à lui seul une sorte de monument vivant tant son savoir est encyclopédique.
Cet héritage familial, culturel entretenu de connaissances livresques tout au long d’une vie consacrée au Théâtre et à son étude ont renforcé cet amour de l’Art et font de lui un homme de l’Art de son temps, c’est-à-dire d’aujourd’hui.
A ce jour et depuis 2001, il enseigne l’utilisation des outils de communication et d’information, hanté par l’idée de transmettre aux jeunes générations tout ce savoir accumulé par le biais du Théâtre au service de la Culture marocaine.
Les thèmes abordés dans « son » théâtre ont fait de lui un metteur en scène atypique, dépositaire d’une part de l’héritage familial et culturel et ouvert à l’extrême vers tout ce qui est autre au Maroc et dans le Monde, d’autre part.
Tout ce que nous avons évoqué provient de son amour des langues et des civilisations et de son savoir-faire sans égal lors de l’enseignement dispensé aux élèves, enseignement qui part de la présence scénique jusqu’à la mise en espace, jusqu’à la mise en scène et ce, dans toutes les villes du royaume.
Abdelmajid Fennich est un homme qui a donné au théâtre marocain de grandes réalisations et de grands réalisateurs, qui à leur tour, ont apporté leur tribut au Théâtre en travaillant avec professionnels et amateurs.
Théorie et pratique n’ont jamais cessé d’être entremêlées sur la route théâtrale de Abdelmajid Fennich.
Des centaines de recherches éclectiques sur le théâtre, la culture et les arts du Maroc étendues au monde arabe ont vu le jour sous forme d’articles rédigés aussi bien en français qu’en arabe.
Sept pièces de théâtre réalisées s’inspirent directement du travail de Abdelkrim Borchid.
Les pièces les plus importantes du répertoire de Abdelmajid Fennich ont été jouées dans les festivals les plus importants du Maroc, des pays arabes, en Europe ; ces pièces interprétées en arabe, en français et en anglais lui ont valu maintes distinctions dans les domaines de la réalisation et de la scénographie.
En 1999, représentations au Portugal, festival de Lyon en 2000 suivi du festival de Namur en Belgique en 2003 s’enchaînent. Une pièce intitulée « Le verre de thé » a été jouée en Alabama aux Etats-Unis en 1997.
Grâce à lui, beaucoup de comédiens et de comédiennes sont sortis du lot. Citons pêle-mêle : Mohamed El Attir, Abdallah Didane, Fatma-Zohra Bouras, Abdelkebir Rgagna, Bouchra Anuiti, Jamel Benchiba, Mohamed El Moutawakkil, Kenza Frido, Amel Temar, etc …
Aujourd’hui, aux dernières nouvelles, Abdelmajid Fennich serait en train de préparer un livre s’intitulant « Le Théâtre dans le Malhoun ». Les poésies traitées au théâtre seront de nouveau examinées avec toutefois une distinction particulière pour celles appelées Tarjamat ou Conversations. Citons « El Harraz », « El Meurseul », « El Khsam », « Chemaa », « Anahla »…
Au total, un travail de titan a été mené par cet artiste/chercheur/intellectuel sur plus de trente pièces de théâtre parmi lesquelles :
- Cinq pièces sont déposées à la vidéothèque de la Télévision marocaine.
- Emissions à la première chaîne de télévision marocaine dans lesquelles il évoque le théâtre et le patrimoine culturel
- Conférences en Tunisie, Algérie, Lybie, France (plus de 150)
- Interviews radiophoniques et télévisuelles au Maroc et à l’Etranger
Prestations faites au nom du Théâtre, pour l’amour du Théâtre, au nom de l’Art et de l’Art populaire marocain.
Cette présentation est loin d’être exhaustive mais j’espère avoir suffisamment montré les qualités exceptionnelles chez un homme d’exception et cependant modeste.
Abdelmajid Fennich en quelques dates
Né à Salé (Maroc) le 20 octobre 1956
Membre fondateur de la Fédération nationale du Théâtre amateur en 1973
Metteur en scène depuis 1976
Diplômé de l’Institut supérieur de l’Information et de la Communication à Rabat en 1993
Membre de l’Union des Ecrivains du Maroc
Membre du syndicat national du Théâtre professionnel au Maroc en 1994
Membre de l’Union maghrébine du Théâtre amateur
Professeur à l’Institut supérieur du journalisme à Casablanca en 2001
Chercheur en melhoun, théâtre populaire, …
THEATRE & MELHOUNE :
Vingt-six pièces théâtrales mises en scène entre 1976 et 2004 :
- Fen Al Halka 1977
- Oursse Al Koufa 1978
- Ourdia Ibn Alwarde 1980
- Antara fi Al maraya Al Mouk Assara 1983
- Chatahat gahgouh 1986
- Agibe wa gharib 1989
- Chargane wa almisane 1992
- Haddouta Maghribiya 1994
- Zamanona 1996
Pièces écrites et mises en scène :
· Khmsse Layali fi hadrat Al Jilali (Cinq nuits chez le poète al Jilali M’Tirde) 1985
· Firihabe Al melhoune (Au sein du melhoune) 1987
· Khssame abahiate (Le conflit entre les belles) 1998
· Cocktail Shéhérazade 2000
· Dijor addijur (La nuit anti-nuit) 2002
· Dari ya dari (Ô ma maison ; retraçant la vie du grand poète populaire Sidi Kaddour El Alami) 2003
TELEVISION & MELHOUNE :
- Réalisation du 1er clip vidéo (Kassidat Al-Oum « La Mère » interprétée par Saïd El Meftahi) 2001
- Réalisation d’une émission intitulée « Fi Rihab al Malhoune » (en vingt-huit épisodes pour TVM) 1986-1991
- Participation aux débats télévisés sur le melhoun et la culture populaire (communiqués, numéros spéciaux, …) 1986-2004
PUBLICATIONS :
Rédacteur en chef de la revue « Annahda » spécialisée en Melhoun : Rabat 1986-1989
Des centaines d’articles dans les organes de presse marocains et arabes :
. Acharq Al Aoissate
. Al Ittiha Alichtiraki
. Al Alam
. Al Mithaq Aliwatani
. Al Ahdath Al Maghribiya
. Al Bayane (en français)
. Le Matin (en français)
. Al Massrah (« Le Théâtre » - Tunisie)
RECHERCHES ET PUBLICATIONS :
- Le Malhoun marocain en 1983
- Le Théâtre du malhoun au Maroc en 1985
- L’Ecriture dramatique dans le malhoun en 1986
- La Nature dans le malhoun en 1988
- La Femme … les bijoux dans le malhoun en 1990
- Le Malhoun … la poésie classique : Quelles relations ? en 1991
- Le Pouvoir et le malhoun en 1994
- Le Théâtre arabe et le patrimoine artistique populaire en 1997
- Le Malhoun Al youm (« Le malhoun aujourd’hui ») : série d’articles dans le journal « Alittihad Al ichtiraki» en 2002
- Al Houssin Slaoui et le malhoun en 2004
Said El Meftahi

Anthologie de la poésie du Melhoun marocain de Fouad Guessous


Cet ouvrage paru en 2008 est la prolongement naturel de l'entreprise colossale de Fouad Guessous que l'on ne présente plus à nos lecteurs.
Le Français est au service du Melhoun au même titre que l'arabe dialectal et littéraire en vigueur au Maghreb.
Pour Fouad Guessous, les Langues sont des instruments de propagande au service de la Culture, de la Littérature, de la Poésie.
Sonneck, Lévi-Provençal ou Dermenghem parmi d'autres ont travaillé sur ce patrimoine poétique et musical en leur temps.
Mohamed El Fassi a fait rentrer le Melhoun par la grande Porte des Belles Lettres.
Fouad Guessous veut lui aussi, faire rentrer le Melhoun par la petite porte de chacun d'entre nous.
En présentant cet ouvrage dans une édition bilingue arabe-français, Fouad Guessous souhaite ardemment rassembler les peuples autour de cette poésie universelle par les thèmes, reflets de la société qui la constituent.
L'amour, l'amour de Dieu et du Prophète, la nature, les vins, etc ... tout a été abordé dans le Melhoun y compris le mode satirique, burlesque et théâtral.
Cet ouvrage comportant 63 quacida aborde dans les deux langues un corpus de poésies et de thèmes ; quelques éléments biographiques du poète, puis le poème en français suivi de l'original en arabe.
Les poètes de Abdelaziz Maghraoui à Ahmed Souhoum sont tous présents : lettrés, analphabètes et sultans au service du Melhoun, chandelle ou «Chemaa» qui éclaire le Monde.
Nous invitons nos lecteurs à acquérir très vite cet ouvrage sans prix.
Que votre Plaisir soit grand comme le nôtre l'a été.
Saïd EL MEFTAHI

Fouad Guessous : une passion au service de l'art du Melhoun


Le Melhoun est le vocable utilisé pour désigner la poésie arabe dialectale chantée en Afrique du Nord. On le retrouve aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain.
Il comprend un corpus poétique important qui s'est développé au Maroc, à partir de Meknès.
El Hadj Houcine Toulali est l'un des interprètes les plus connus de ce genre musical. Il a porté les bons mots du Melhoun jusqu'en Europe et s'il avait pu, gageons que le Monde entier saurait ce qu'est le Melhoun.
Bien d'autres depuis se sont attelés à cette entreprise de sauvegarde du patrimoine et nous aimerions aujourd'hui nous attarder sur le travail exceptionnel d'un homme qui se dévoue corps et âme au Melhoun. Il est le premier à avoir traduit en français un recueil de Qaçaied intitulé «Le Melhoun dans la langue de Molière». Nous voulons bien évidemment parler de Fouad Guessous, écrivain et poète (car traduire de la poésie ne revient-il pas à être poète soi-même ?).
Né au début des années 40, Fouad Guessous a étudié le Droit et les Sciences politiques en France. Puis il s'est consacré à travailler dans le secteur bancaire.
Cet homme érudit, écrivain, journaliste à ses heures, s'est pris d'une passion dévorante pour le Melhoun, il y a un peu moins de dix ans. Il s'est attelé avec ferveur à la traduction d'une centaine de Qaçaied.
Son objectif est double : d'une part, faire connaître ce pan du patrimoine marocain aux Marocains d'expression française et aux Francophones du Monde entier ; d'autre part, en restituant les mots, il rend ainsi un hommage littéraire et culturel aux grands Maîtres (Poètes et interprètes).
Fouad Guessous ne s'est pas contenté de traduire. Voilà qu'à présent, il est le directeur d'une collection musicale dédiée entièrement au Melhoun. Là, Fouad Guessous nous met ses mots à la bouche. Il se fait l'oriflamme avec conviction et ardeur de la cause du Melhoun.
Souvenons-nous de son article «Pour que Meknès retrouve sa splendeur», où il parlait de rendre à la ville impériale un peu de son faste d'antan par l'ouverture d'un festival culturel, architectural, poétique etc …
Je l'ai rencontré cette année, au Salon international de l'édition et du livre de Casablanca. Mon ami Mohammed Errachek m'a présenté un homme affable, curieux de tout ce qui a trait au Melhoun. Il avait d'ailleurs dans les mains un ouvrage du Poète Mohammed Enmila, chantre du melhoun d'aujourd'hui.
J'ai été frappé par le regard qu'il porte, qu'il apporte grâce à sa maîtrise parfaite du français au service du melhoun.
Notre Melhoun avec un tel homme, a tout à y gagner.
Oui, nous avons là un homme sincère, authentique, au service des Belles Lettres.
Qu'il en soit ici chaleureusement remercié.
Said El Meftahi